Bienvenue sur ma newsletter “Les Pépites de Romain”. Je m’appelle Romain Bastide, je suis coach mental de champions. Entre deux coachings, je vous partage mes réflexions 💡 et mes dernières trouvailles 💌.
Salut les chercheurs d’or !
Cette semaine est un peu particulière, je suis depuis 7 jours à un tournoi de tennis ATP (Estoril) pour accompagner un joueur avec qui je travaille.
L’atmosphère est spéciale avec le / la covid (whatever) et la bulle sanitaire au sein du tournoi : pas de public, test PCR tous les 2 jours, pas le droit de sortir de l’hôtel à part pour aller au club…
Mais bon, honnêtement je prends mon pied (ce sont les miens au dessus) et j’ai beaucoup de joie de pouvoir vivre des moments pareils.
Tous les instants de vie sont exquis : les diners avec les joueurs, les blagues dans le club house, les entraînements avec toutes les stars que tu vois à la tv et les matchs au bord du court.
Cela a l’air détente comme ça et ma belle mère vous dira que j’ai le job de rêve. Mais la réalité est qu’à chaque match je perds 3 vies.
Je suis le préparateur mental, le grand gourou, je suis censé être zen et de marbre au bord du court.
La vérité (NB : quand une personne commence une phrase par “la vérité” ou “pour être honnête” elle ment 93% du temps) mais là c’est vrai, je souffre intérieurement.
Je suis en PLS pendant tout le match.
Mais je progresse et je m’applique à moi même tout ce que je transmets.
C’est comme une longue méditation pendant laquelle je fais de mon mieux pour connecter à la paix, rester présent et véhiculer du calme.
Je vous l’accorde, ici on a l’impression que je fais la gueule mais je suis concentré !
Allez je vous partage mes pépites pour gagner votre prochain match de Grand Chelem.
Intention claire
On est tous d’accord que si tu rentres sur le court c’est pour gagner.
Il est sympa le Baron Pierre de Coubertin mais l’important c’est de gagner.
C’est sympa de participer, mais on est là pour gagner.
Pourtant s’il y a bien une chose que l’on ne contrôle pas, c’est de gagner.
Donc gagner ne peut pas être votre intention.
Ou alors c’est comme donner à un de vos salariés un objectif pas vraiment SMART et c’est pas malin.
Il faut se choisir un objectif que l’on peut tenir, qui ne dépend que de nous.
Comme par exemple : être courageux de A à Z, jouer point par point, rester positif, toujours croire en soi…
La liste est longue, chacun doit trouver une intention, claire, ambitieuse, mais qui ne dépend que de nous.
Acceptation
On dit «jouer » au tennis parce qu’avant que cela devienne sérieux et une question de vie ou de mort pour l’égo, c’était un jeu.
Mais peu importe son statut mondial, c’est très facile de perdre cette notion de jeu.
“L’enjeu tue le jeu comme disait l’autre”.
On tombe dans tous les panneaux.
On rentre sur le court et on a pas le droit de perdre, parce qu’on est mieux classé, parce qu’il a un an de mois, parce qu’on le déteste, parce que…
On rentre sur le court pour jouer et s’exprimer librement mais on est déjà en prison.
Il faut, je dois…
Il faut surtout surtout de prison et retrouver sa liberté de jouer.
C’est pas facile à intégrer pour l’égoooooooo, mais si on veut se donner toutes les chances de gagner, il faut accepter la possibilité de pouvoir perdre.
A méditer, on parle de tennis, mais c’est valable pour tout.
Prendre son temps
Sous pression, tout s’accélère.
On perd vite en lucidité.
On a envie de savoir vite, d’y aller, d’en découdre.
Quand on s’en rend compte (et c’est déjà un bon début de prendre conscience de notre inconscience), il faut ralentir.
Prendre son temps.
Inspirer, expirer consciemment.
Etre intensément présent dans chaque seconde.
Créer de l’espace.
Sentir son corps.
Sentir ses pieds dans le sol.
Faire rebondir la balle.
C’est la chance de notre vie, ralentir pour accélérer et envoyer le pâté.
Compteur à 0
Un match de tennis, surtout en Grand Chelem, c’est long, très long.
Tellement long qu’il vaut mieux oublier à quel point c’est long.
Et du coup, le plus simple est de remettre le compteur à 0 après chaque point.
Oublier.
Ce qui est fait est fait.
Gagné, perdu, breaké, manqué l’immanquable ou fait un hot shot qui passera en boucle à la tv, il faut oublier.
Recommencer à 0. Comme si quelqu’un avait appuyé sur le bouton Reset derrière notre crâne.
Si on arrive à faire cela, on arrive frais, neutre et avec toutes nos armes pour le point d’après.
On honore l’instant présent.
On est dans le game.
Penser à ne pas penser
70000 pensées par jour, c’est ce que produit notre cerveau sans qu’on lui ai demandé quoi que ce soit.
Pendant un match c’est la fête foraine, notre cerveau nous bombarde de pensées.
On peut devenir fou et complètement skyzophrène : « mais c’est quoi ce service t’en passes pas une… allez vamos come on… mais tu te fous de ma gueule… non mais t’es sérieux là… »
On est pas loin de la camisole de force.
Oui si je pouvais vous partager une seule pépite, c’est vraiment de penser à ne pas penser.
Décider que peu importe la pensée que vous proposera votre cerveau, vous la laisserez passer.
Vous n’êtes pas vos pensées !!!!
(NDLR : si vous n’avez jamais lu Le pouvoir du moment présent d’Eckhart Tolle alors go for it, c’est la maxi maxi pépite. Et si vous l’avez déjà lu, relisez le !!!)
Tout coule sur vous, vous ne vous accrochez à rien, vous êtes un mur d’escalade sans prise.
Pour devenir intelligent en match, il faut arrêter de penser !
Se Pardonner
Oui oui se pardonner !
Imagine tu fais tout parfait depuis 1h.
Tu lâches rien, tu es présent.
Tu es devenu une sorte de Bruce Lee du tennis.
Tout glisse sur toi.
Et tout d’un coup, balle de break, tu montes au filet, et là tu rates une volée que même ta grand mère aurait réussi.
Tu as envie de t’emplafonner, ta raquette part de ta main direction la bâche.
En 5 secondes tout a basculé.
Tu as honte de toi, ton pouls bat à 40000 comme quand tu as fait ton premier bisou en Sixième B.
Le monstre a pris possession de ton corps.
Monsieur Colère en action.
OK. C’est pas facile, mais très vite il faut se pardonner.
S’aimer.
S’envoyer des gros câlins.
Et si tu fais ça, certes cela va prendre quelques minutes mais ça va redescendre.
Et là tu te donnes une chance de gagner le match.
Et même si tu perds, tu auras gagné le match à l’intérieur de toi !
Ne jamais se projeter
C’est complémentaire avec penser à ne pas penser, mais cela vaut un petit paragraphe.
C’est pas évident parce que souvent on ne s’en rend pas compte.
Mais entre les points, on passe son temps à nourrir des scénarios.
On se voit en train de répondre à la presse, on se voit en train de se faire féliciter par les copains.
Ou l’inverse, on se voit honteux dans le vestiaire en train de pleurer.
Dans tous les cas, c’est stérile.
Mais c’est naturel, c’est humain.
C’est comme dans une méditation : toutes les fois où tu te rends compte que tu es parti ailleurs, tu reviens au centre, dans le présent ici et maintenant.
Tu te concentres sur ton souffle, tes pieds, ton corps.
Sans te juger.
Tranquillement.
Bravo !
Respecter ses rituels
Le sport de très haut niveau, c’est un mélange d’expression créative, de flow, de coups qui sortent de nulle part.
Et de rituels millimétrés.
Dans le tennis tu as un espace clairement dédié à cela c’est quand tu es sur ta chaise au changement de côté.
Chaque seconde est un cadeau du ciel.
Et là 3 options possibles :
petit 1 tu passes toute la pause à ruminer, tu es comme une vache inconsciente et ne on peut plus rien pour toi,
petit 2 tu as la chance d’être insouciant, tu kiffes ta pause tu te reposes (très rare),
petit 3 tu fais honneur à ton rituel sur mesure : d’abord la serviette, la bouteille, 1 gorgée de chaque bouteille, la banane, puis quelques respirations les yeux fermés. Tu fais le vide. Tu es une formule 1 qui s’arrête au stand. Parfois on a envie de bâcler son rituel quand tout va très bien ou très mal. La marque des grands champions et championnes c’est de ne rien changer, peu importe le scénario.
Ouvrir les yeux
Ahahaha oui cela semble idiot écrit comme cela.
On peut passer un match entier les yeux ouverts mais sans rien voir.
Vous pouvez faire l’expérience immédiatement : ouvrez les yeux, même s’ils sont déjà ouverts.
Et amusez-vous à voir tout ce que vous pouvez voir.
Découvrez les formes.
Soyez captivés, curieux.
Comme un enfant de 5 ans qui découvre le monde.
Faites-le sincèrement, vous allez voir d’un coup vous déscotcherez de votre mental compulsif.
Vous serez là, présent, grâce à vos yeux.
Au tennis entre 2 points c’est cadeau de faire cela.
Mais aussi au service, posez votre regard vers le carré de service.
Et pendant le point amusez-vous à regarder la balle.
Pour de vrai.
Tout va ralentir.
Vous allez rentrer dans la zone.
Et là tout est possible (même de perdre, et oui on peut faire le max et perdre quand même et c’est ok).
Jouer au tennis
Oui jouer.
Rester un enfant.
S’amuser.
Prendre du plaisir à taper dans chaque balle.
Connecter à la joie pure et simple d’être sur le court.
Retrouver sa liberté.
Se faire confiance.
Tenter des choses.
Applaudir son adversaire.
Etre la joie.
Etre le tennis.
Etre la balle.
Sourire.
Encore une fois, je parle de tennis mais c’est valable pour tout : votre prochain meeting, l’histoire que vous allez lire à vos enfants, votre recherche d’emploi…
Voilà vous êtes prêts pour Roland Garros !!!
Je pourrais écrire encore des heures sur le sujet tellement ça me passionne.
Je vous partage une dernière pépite pour les passionnés de tennis et de mental : The Inner Game of Tennis de Tim Gallwey. C’est un pionnier qui a inspiré beaucoup de monde.
Merci pour votre lecture, on se retrouve la semaine prochaine pour de nouvelles pépites.
Au programme : j’en sais toujours rien, on verra ce qui se présente .
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J’adore vous lire.
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