Bienvenue sur ma newsletter “Les Pépites de Romain”. Je m’appelle Romain Bastide, je suis coach mental de champions. Entre deux coachings, je vous partage mes réflexions 💡 et mes dernières trouvailles…
Salut les Chercheurs d’Or.
Il est tard.
Je suis dans mon bureau.
Je me suis servi un verre de scotch.
Euh non pardon une tisane bonne nuit.
Je suis un ouf.
Et c’est parti pour une nouvelle Pépite.
Aujourd’hui j’ai envie de vous partager quelques histoires de coaching.
En vrai, j’adorerais pouvoir raconter tous mes coachings.
Je perdrais tous mes clients au passage mais ce serait bien marrant.
Allez peut-être un jour j’en ferai un livre.
Je vais commencer par vous raconter quelques-uns de mes déboires.
Speaker sous pression
On est en juin 2018, je commence à faire mon trou dans le monde de coaching.
Le bouche à oreille fonctionne bien, j’ai mon écurie de champions qui se met en place.
Je viens de faire mon premier Roland Garros en tant que coach.
La vie est belle.
On me sollicite pour faire une intervention lors d’un séminaire d’entreprise.
Voici le cahier des charges de la direction :
Souhait que nous soyons en mode "lâché prise" afin que ce moment soit un temps drôle et de plaisir.
Volonté que ce soit participatif afin que l'auditoire ne soit pas que spectateur.
Création d'une dynamique collective : les managers doivent apprendre à adopter une posture positive afin de l'insuffler autour d'eux.
Dans le format de ton intervention, éviter d'être scolaire, pas de format "trop"conférence, mais embarquer les participants vers une dynamique positive personnelle, bien-être, énergie, partage...
Bueno I am your man !
Ce qu’il faut préciser c’est que cette opportunité vient d’une amie d’enfance.
Plus précisément de mon amoureuse d’enfance que je n’ai pas vu depuis quelques années.
Celle qui m’a brisé le coeur quand j’étais ado.
Celle à qui j’ai offert un coeur quand j’avais 12 ans.
Un petit coeur rouge en pendentif, que j’avais acheté à un vendeur à la sauvette au Vénézuela.
Avec mon argent de poche.
Enfin l’argent que j’avais chourré à la quête.
Je suis tellement romantique.
Bref la vie est marrante non ?
On est à quelques semaines de mon one man show.
Je prépare ma conf, donc en mode il faut que ce soit participatif, cool, etc.
Ça tombe bien j’aime pas faire des trucs chiants, by the book.
Comme à l’école, j’attends la dernière minute pour vraiment m’y mettre.
La veille je suis en PLS de stress.
Je dors pas de la nuit.
Le jour de la conférence, je me réveille le matin (ahaha je croyais que t’avais pas dormi t’es vraiment un mytho!) et je suis pas bien.
Je me sens malade.
Complètement malade.
La peur peut-être ? Oui ça doit être ça.
Je suis dans le taxi pour aller sur les lieux de l’intervention.
Je suis pas bien.
J’ai la gerbe.
J’arrive 20 minutes en avance.
Je remercie Hubert pour la course.
Et là je vomis toutes mes tripes sur le trottoir.
Hmmm ça va bien se passer.
Je prends un Stimorol.
Je suis à 2 doigts de fuir (pas ceux que je me suis mis dans la bouche).
Mais je me mets en mode survie.
I will survive.
C’est bien pour un mec qui veut faire une conférence sur comment activer son mode génie.
Je suis accueilli à l’accueil (logique) par mon amie d’enfance.
Je suis en apnée (logique).
J’arrive dans la salle, dans la fosse aux lions et je me sens comme un petit écureuil perdu qui cherche sa maman.
Je monte sur scène.
Pfff je suis tellement en bad.
1, 2, 1, 2 test micro.
Et je me lance, les premières minutes sont pathétiques.
Je m’écoute parler, je me trouve chiant.
Puis un instant de génie (ou plutôt de survie), je me dis tiens pour lancer le truc je vais faire une démonstration.
Je propose à une personne de me rejoindre sur l’estrade.
Une volontaire lève la main.
Ouf merci j’ai une alliée.
Je commence à faire un exercice tout simple avec elle.
Oui je me dis je vais y aller doucement, et voir comment ça prend.
Je lui demande de me retrouver un moment de joie qu’elle a vécu dans sa vie.
Au bout de 37 secondes de visualisation, ma volontaire s’effondre en larmes.
Toute la salle se fige.
Je me fige.
Le temps s’arrête.
Je sors de mon corps.
Le DG me regarde inquiet.
C’est la cata…
Je fais un black-out je pense pendant 5 secondes.
Puis je me reprends.
I will survive.
Je m’occupe de ma volontaire.
Je l’accompagne.
Je me focalise que sur elle.
Je l’aide à reprendre ses esprits, à transformer son expérience en quelque chose de constructif.
Miraculeusement j’y arrive.
Elle repart à sa place, presque contente.
Puis je continue ma conf en faisant des exercices à toute l’assemblée.
L’énergie se transforme progressivement dans la salle.
Je m’en sors plutôt bien.
C’est terminé.
Quel soulagement.
Je débriefe avec le DG et mon amie.
Suis pas passé loin de la correctionnelle, mais ça passe.
Je sors du building.
Je vomis.
Merci au revoir.
Ce que je retire de cet épisode :
Parfois pour être à l’aise, il faut accepter de ne pas être à l’aise. Et c’est pas cool, le corps réagit avec le stress. Mais faut continuer, croire en soi (et sa bonne étoile). Je suis fier de moi, de ne pas m’être complètement écroulé.
Parfois pour toucher à la joie il faut d’abord faire sortir la tristesse. On a peur de ça, c’est pas très corporate, mais c’est la vie. Et moi j’ai envie d’être dans le réel, pas dans une mascarade de coaching qui sert à rien. Je remercie ma volontaire pour son courage.
Parfois ça se passe pas comme prévu. Mais si on reste intègre, cohérent et qu’on est au service des autres, ça s’arrange toujours. Et même si ça s’arrange pas c’est parfait. On peut faire confiance à la vie.
Le coaching punition
On revient un peu en arrière dans le temps.
Cette histoire commence en novembre 2017.
Je suis en voiture avec ma femme (oui toujours la même, cette femme incroyable qui me supporte depuis si longtemps, et qui relit toutes mes pépites pour voir si je raconte pas trop n’importe quoi et pour corriger mes nombreuses fautes d’orthographe).
Et je reçois un appel de Alain de Lair (j’ai changé son nom).
Alain a une bonne soixante d’année, c’est le PDG d’une boite du CAC40.
J’ai rencontré Alain en 2012 lors d’un séjour au ski à l’hôtel avec ma belle famille.
On avait éclaté sa famille au Scrabble.
On avait papoté 2 min 30, je lui avait raconté mon projet de startup.
Il m’avait dit : « si un jour tu lèves des fonds, appelle-moi. »
J’avais pris bonne note, même si je pensais que c’était plus une formule de politesse et d’encouragement qu’une promesse de fonds.
Début 2014 j’ai lancé ma startup.
Je suis pas encore au fond mais j’en lève.
Je fais la tournée de mes contacts et je retrouve le mail d’Alain.
Je lui envoie un message en mode bouteille à la mer.
Une semaine plus tard sa secrétaire me répond et me convie à un rdv.
Le bureau incroyable, vue à 360° sur tout Paris.
Son bureau était plus grand que mon appart.
Bonjour Alain comment ça va depuis le temps ?
Je sors mes slides et je lui fais le pitch.
Pendant 15 minutes pas un mot.
Puis il prend la parole.
Je me fais déchirer.
Comme un petit enfant qui n’a pas bien appris sa poésie.
Je ne dis rien, je ne m’énerve pas, j’ai juste envie de rentrer chez moi.
Puis Alain me dit d’un ton solennel : « ok Romain, je vais investir 50,000€ ».
Je ne m’attendais pas à ça, je passe de looser à héros en 3 secondes.
Je le remercie.
12 mois plus tard je revois Alain pour lui annoncer que je vais fermer boutique.
J’ai pas réussi à faire décoller la boite, je ne vois pas de solution, et j’ai pas envie de dépenser bêtement tout l’argent de la levée.
Je lui rend 50% de son investissement.
C’est mieux que rien mais c’est pas génial.
Échec.
Mais pas Mat.
Quelques mois plus tard, je prends un café avec Alain pour lui présenter mon nouveau projet : coacher des champions.
Il m’écoute.
Et il me parle un peu de ses challenges.
Je l’écoute, je lui pose 1 ou 2 questions.
Je sens qu’il se sent compris.
Ce qui est rare dans sa position, où en tant que dirigeant il se sent souvent très seul.
Je comprends à cet instant la valeur que je vais avoir dans mon métier : le champion est souvent seul, bien que très entouré.
Donc revenons à ce coup de fil dans la voiture.
Quand je vois 2 ans plus tard le nom d’Alain s’afficher sur mon téléphone, je suis un peu surpris.
Je m’arrête sur une aire de repos pour prendre son appel.
« Bonjour Romain. Voilà je t’appelle pour te solliciter pour un dossier délicat. J’ai un ami qui dirige un cabinet d’avocat américain. Il a des soucis avec un des partners. Il cherche un coach discret et professionnel pour l’aider. Est-ce que tu serais disponible et prêt à relever ce défi ? »
Hmmm I am your man !
La vie est marrante, encore une fois.
La semaine suivante, je me retrouve dans une salle de réunion du cabinet d’avocat.
J’ai ressorti mon costume de banquier pour me fondre dans le décor.
Je rencontre le big boss qui me raconte les soucis avec son partner.
En gros il n’en fait qu’à sa tête, il est caractériel et met une mauvaise ambiance dans le cabinet.
J’écoute sans rien dire.
Je pose 1 ou 2 questions.
Le lendemain je rencontre le partner en question.
Tout de suite je lui fais une blague en lui disant que c’est la punition de me rencontrer.
Très vite il s’ouvre et ma raconte comment ça se passe pour lui.
Je me rends compte que c’est pas si black or white (n’en déplaise à Mickael).
On fait une année de coaching ensemble.
La punition est devenue pour lui un cadeau.
Il prend du recul, et prend conscience de certaines choses.
Il fait des ajustements dans sa posture, dans sa communication.
Il retrouve du plaisir à l’ouvrage.
Je suis content de notre collaboration.
Jusqu’au jour où…
Je suis convoqué par le big boss.
Back dans la salle de réunion.
Je ressors mon plus beau costume et mes boutons de manchette.
« Ecoutez Romain, ça ne va vraiment pas avec X (le partner), il est pire qu’avant. Je sais pas ce que vous faites comme travail avec lui mais ça n’a pas vraiment l’air de porter ses fruits. »
J’écoute et je pose 1 ou 2 questions.
J’avoue, je prends un petit coup derrière la tête.
Je me dis que je suis à côté de la plaque.
Je suis confus.
Mais j’essaie de garder ma neutralité.
J’estime avoir fait mon travail, en étant intègre.
J’ai fait de mon mieux.
Quelques semaines plus tard j’apprends que le partner en question a démissionné.
Il part avec toute son équipe dans un autre cabinet.
L’année de coaching lui a fait se rendre compte qu’il n’était plus aligné avec son boss et l’environnement.
J’ai jamais eu de nouvelles du big boss depuis.
Bizarre…
Il doit me détester. Ou pas. J’en sais rien et peu importe.
J’ai fait mon job.
Ce que je retire de cet épisode :
On ne sait pas ce qu’on ne sait pas. Le plus important est de rester soi-même, fidèle à ses valeurs et ses convictions. On ne peut pas plaire à tout le monde.
Une conversation anodine au coin du feu, peut créer un truc incroyable quelques années plus tard. On sème des graines, et la vie est pleine de surprises. Encore une fois, faire confiance à la vie.
Tout n’est jamais aussi simple dans les rapports humains, chacun à son point de vue, son histoire, ses blessures, son agenda. Mais plus on est clair sur qui on est, plus on fait des choix éclairés. Parfois on peut rester et transformer. Parfois il vaut mieux partir et reconstruire.
Voilà pour aujourd’hui. J’espère que cette Pépite un peu différente des autres vous a plu.
Prenez soin de vous et des autres.
Merci pour votre soutien.
J'attends vos réactions, vos commentaires, vos suggestions, vous pouvez m'écrire sur Instagram ou par email rombastide@gmail.com.
J’adore vous lire.
From Lisbon 🇵🇹 with Love ❤️,
Romain
PS : toutes les newsletters précédentes se trouvent ici dans le Coffre Fort.