Pépites #24 : le boulot est un sport de haut niveau (partie 1)
Rentrez dans la tête du champion que vous êtes.
Bienvenue sur ma newsletter “Les Pépites de Romain”. Je m’appelle Romain Bastide, je suis coach mental de champions (CEOs et sportifs de hauts niveaux). Entre deux coachings, je vous partage mes réflexions 💡 et mes dernières trouvailles…
Salut les chercheurs d’or.
Aujourd’hui j’ai envie de vous parler d’un sujet qui me passionne : les parallèles entre le sport de haut niveau et le boulot.
Comme vous savez peut-être, je coache des CEOs. Mais pas que.
Ma passion depuis tout petit c’est le sport et la compétition. J’adore jouer, apprendre, progresser, performer, me dépasser. Petit j’étais très mauvais perdant mais je deviens plus sage en grandissant… Vous aussi ?
Je n’ai pas eu la chance d’en faire mon métier, mais je me suis rattrapé par procuration. Pas seulement devant mon poste de télévision, mais en travaillant directement avec des athlètes professionnels dans différents sports (tennis, golf, football, équitation, poker).
Pour y arriver, je me suis formé aux 4 coins du monde, pour essayer de comprendre comment faire pour être bon sous pression (ça fait beaucoup de verbes dans la même phrase non?). J’ai contacté les meilleurs préparateurs mentaux dans différents pays et j’ai appris à leurs côtés. Et je continue tous les jours à lire, chercher, expérimenter, apprendre.
Toutes mes recherches m’inspirent beaucoup dans ma manière d’accompagner des dirigeants et antes.
Pour tout vous dire, je suis convaincu que pour réussir sa vie, on doit jongler en permanence avec tellement de choses, que c’est un sport de haut niveau en soi.
Je vois déjà certains en train de lire : « ah mais moi je suis pas un champion, une championne etc ».
Et bien si.
S’occuper de ses enfants, entretenir son couple, prendre soin de sa santé, délivrer au bureau, et tenir le rythme des sollicitations sociales est un numéro d’équilibriste permanent.
Qui peut être bien plus exigeant et complexe, que la vie de la star égocentrique qui ne se focalise que sur son sport ou son business…
Non ?
Oui oui toi aussi tu es un champion !
Oui oui toi aussi tu es une championne !
Même Oui-Oui est un champion...
Rentrons dans le vif du sujet. Je vous préviens c’est long. Je me suis étendu. Alors prenez votre temps rien ne presse.
C’est important de prendre son temps même, surtout quand on est pressé (tiens encore un parallèle entre sport et boulot - je me le note pour après).
Voici le menu gastro avec 10 plats - j’espère que vous avez faim :
🪀 Le yoyo émotionnel
⏱ La projection
🥷 Le choix de l’adversaire
🔥 La perte de motivation
😕 La solitude
🛠 L’outil de travail
🗣 Le commentateur sportif
🙊 La voix dans la tête
🎯 L’illusion du contrôle
🪐 Les biais de perception
🪀 Le yoyo émotionnel
Au boulot, on peut passer dans une même journée de héros absolu à looser intersidéral, à re-héros et terminer la journée dépressif, parce que le truc qui devait se faire a été annulé en dernière minute.
Je le vois bien en rentrant dans l’intimité des entrepreneur/es et managers que je coache. C’est les montagnes russes.
On bosse dur pour atteindre nos objectifs, avoir des résultats et se faire remarquer mais malheureusement cela ne se passe pas toujours comme prévu.
Le sport c’est pareil, que ce soit au sein même d’un match ou pendant ta journée. A part si tu es Nadal, tu vas forcément perdre à un moment donné. Un jour tu gagnes un match de folie, adrénaline à gogo, messages d’amour, pleine page dans l’Equipe. Et le lendemain tu perds en passant à côté de ton match, tu te fais défoncer par des haters parieurs, L’Equipe dit que tu n’as pas de mental, tu vis une descente pire qu’un lendemain de fête.
En étant dans l’intimité de certains sportifs, j’ai pu voir à quel point c’était hardcore par moment. Surtout quand on est pas bien outillé. On se prend tout ça en pleine gueule.
C’est du Yoyo permanent et on doit apprendre à faire avec.
Oui mais comment ?
Certains vous diront en faisant le dos rond etc.
Moi j’opterais plutôt pour un changement de stratégie initiale : au lieu de s’investir à fond, pour un jour avoir le droit d’être quelqu’un et d’être heureux, on peut changer le paradigme.
Oui mais comment ?
Une des choses les plus fondamentale dans mon accompagnement c’est d’aider ces sportifs et ces travailleurs ambitieux à reprendre leur pouvoir. Devenir responsable de leur bien-être au quotidien. Se sentir bien dans ses baskets indépendamment des résultats et des flatteries.
Et c’est aussi la meilleure stratégie possible de préparation mentale : si tu te sens bien avant même d’avoir réussi, alors tu deviens invincible.
Et tu n’as plus besoin de la validation des autres pour exister.
La question qui se pose ensuite, c’est ok mais comment je fais pour me sentir bien maintenant ? Comme ça, sans raison ?
Je ne sais pas, comment tu ferais pour te sentir bien maintenant ? Si tu avais 10 secondes pour y arriver ? Que la vie de tes enfants en dépendait. Comment tu ferais ?
Tu vois c’est facile, c’est juste une décision. Et c’est un muscle qui se muscle un peu tous les jours : le muscle du bien-être.
Remember, you are a champion of your own world !
En résumé : pour limiter le yoyo j’apprends à me me sentir bien maintenant !
⏱ La Projection
Alalalala la vie est coquine parfois.
En suivant de près mes clients, je les vois progresser en étant dans le flow : ils ont un objectif en tête et ils font tout comme il faut. Ils avancent avec présence, sans attente. En étant dans le jeu. Dans le game comme on dit ! Un geste après l’autre. Un meeting après l’autre. Ils avancent.
Et puis ils commencent à voir le sommet pointer le bout de son nez. Ils s’approchent de la signature. Ils s’approchent de la balle de match.
Et là quelque chose change…
Sans le faire exprès, ils vont sortir du présent et commencer à se projeter. Ils se voient à l’interview d’après match. Ils se voient en train de soulever la coupe. C’est subtile mais ils ne sont plus dans leur match. Et c’est souvent le même pattern : ils se mettent à psychoter, à réfléchir, à compter. Ils serrent le jeu. Ils ont peur. Peur que ça leur échappe.
Ils se crispent. D’un coup c’est la panique. Nuits blanches. Pensées compulsives en boucle. Mal de bide. Double faute. Sortie de piste.
Bref vous voyez la séquence. Les meilleurs sportifs au monde se sont fait piéger. Et c’est pareil au boulot.
Ça vous parle ? Je suis sur que vous vous êtes déjà retrouvé à deux doigts de closer un deal important… Et alors que tout allait bien, vous vous êtes mis à flipper 🐬 que ça ne se fasse pas...
La prochaine fois suivez ce petit aide mémoire :
Prendre conscience qu’on part en vrille et qu’on a peur,
Sortir de sa prison mentale et retrouver sa liberté : en acceptant de pouvoir ne pas gagner même si on est proche de gagner,
Se réinstaller dans le présent, dans ses sensations, dans le souffle. Sans rentrer dans le flux de pensées qui traverse notre cerveau.
Good job. On continue notre exploration.
En résumé : ce n’est que en étant présent que je me garantis un succès futur, qui de toute façon n’existera que dans le présent.
🥷 Le choix de l’adversaire
Une fois, dans les vestiaires d’un tournoi de tennis ATP, j’écoutais d’une oreille indiscrète le discours d’avant match d’un entraineur à son poulain.
La dernière phrase m’a particulièrement choquée : « Allez tue-le ».
Sérieusement ? Je pense que c’est le pire conseil que tu puisses donner à quelqu’un.
Pourquoi ?
Pour plein de raisons.
Un de mes mentors (Steven Yellin qui a écrit une pépite) aime me répéter en boucle : “la seconde où ton focus est sur battre l’autre, tu as perdu”.
J’ai mis du temps à l’intégrer, mais maintenant pour moi c’est limpide. Même Nadal tu te dis peut-être qu’il joue pour démonter l’autre. Non je ne crois pas que ce soit son focus.
« Allez tue-le ». Pfffff j’ai envie de pleurer en entendant cela se déverser dans les oreilles d’un gamin de 18 ans.
Je vous explique un peu plus…
Quand tu focalises sur ton adversaire, tu es dans la réaction égocentrique permanente. Et tu mets ton attention sur quelque chose que tu ne contrôles pas. Ton égo te fait croire que si, mais non tu ne contrôles ni le score ni ton adversaire.
Tu ne contrôles pas non plus ton niveau de jeu du jour.
La seule chose que tu contrôles c’est ton attitude. La seule chose que tu contrôles, c’est de faire de ton mieux pour te mettre dans le bon état, dans la bonne énergie.
C’est ce que fait Nadal à chaque point à sa manière.
C’est ce que faisait Roger à chaque point à sa manière.
C’est ce que fait Djoko à chaque point à sa manière.
Je vous partage une anecdote à ce sujet. En 2018 j’ai collaboré pendant 3 mois avec un tennisman junior champion de France qui avait la réputation de s’énerver pour un rien. Après l’avoir observé pendant 2 ou 3 entrainements et écouté ses feedbacks je voyais bien qu’il déjouait à chaque fois justement en voulant “tuer” l’adversaire.
Je lui avais confié une mission : maintenant à chaque match et chaque entrainement tu vas te focaliser sur une seule chose. Rien d’autre. Tu n’essaies pas de bien jouer, tu n’essaies pas de réfléchir. Tu ne te préoccupes pas du score. La seule chose que tu vas faire, c’est d’essayer de ressentir de la joie dans ton corps le plus souvent possible. Chaque seconde, entre chaque frappe, entre chaque point, sur ta chaise, après un coup gagné ou perdu… tu te focalises sur ressentir de la joie.
Il m’a pris pour un fou. Mais il a bien voulu faire le test. Il a eu un peu de mal à rentrer dedans au début. Mais il a insisté (et le groupe Iam a existé) et ensuite c’était magnifique à voir : il s’est mis à jouer son meilleur tennis, en étant complètement libre et sans souffrance.
Je me rappelle encore observer son adversaire qui était complètement déboussolé. Il a réussi à le faire déjouer sans jamais se focaliser sur lui.
C’est pareil dans le boulot, pas besoin de chercher à écraser l’autre. C’est le meilleur moyen de se perdre et de faire n’importe quoi.
Je pourrais écrire un livre entier dessus pour vous démontrer que pour être performant il ne faut pas se focaliser sur FAIRE. Mais plutôt sur ÊTRE. En étant soi-même, authentique, dans la meilleure énergie possible. En essayant d’être présent. Sans vouloir plaire à tout prix. En jouant notre jeu. En jouant juste.
Si je fais ça, je gagne le match à tous les coups. Même quand je perds, je gagne.
En résumé : je gagne quand j’arrête de vouloir battre l’autre.
🔥 La Perte de motivation
La plupart des sportifs pros que vous voyez à la télé ont commencé leur sport quand ils étaient enfants.
Très vite tu te prends de passion pour le sport et tu y passes des milliers d’heures.
Au début c’était surtout un jeu. Entre copains. Tu avais soif de jouer. Tu vibrais à chaque match. Tu ne pensais qu’à ça pendant les cours. Tu te couchais en te remémorant ton but marqué d’une reprise de volée à la récré.
Puis tu as eu la chance d’être parmi les meilleurs et progressivement de faire de ta passion un métier.
Et quelle chance !
Pareil pour le boulot, quel kif de pouvoir travailler dans le domaine de sa passion. Ou du moins dans un domaine qui t’intéresse vraiment.
Mais un matin, tu te réveilles et tu n’as plus envie.
Tu n’as plus envie d’aller t’entraîner. Plus envie de faire les efforts. Plus envie de te faire coacher. Plus envie de supporter les critiques. Plus envie de taper dans la balle.
Tu as envie de te cacher, de rester chez toi sous la couette à regarder Netflix.
Et tu te retrouves à faire les choses malgré toi. Et tu les fais mal.
Tu culpabilises d’autant plus, que tout le monde rêverait d’être à ta place.
Je crois qu’on est humain, et en tant qu’humain on a des cycles, des oscillations.
Et parfois on n’a plus envie. C’est comme ça.
Souvent j’observe chez mes clients, que c’est parce que l’enjeu a pris le dessus sur le jeu.
Le nombre de sessions de coaching que j’ai fait qui se terminent par la même conclusion : “ok je vais me remettre à jouer”.
Je vais redevenir cet enfant de la cour de récré.
Et arrêter de me soucier de tout et tout le monde.
Ça fait du bien et ça commence maintenant. Dès ma prochaine réunion. Au lieu de subir et de faire pfffff, comment je pourrais remettre du jeu dedans ?
En résumé : c’est en jouant que je suis le plus performant et surtout que je profite de ma vie.
😕 La solitude
Décidément vous allez penser que je ne vois que les côtés obscurs de la force.
Mais oui, les champions se sentent souvent seuls.
On pourrait croire comme ça en les regardant avec leur clan que ce n’est pas le cas.
Ils ont toujours du monde autour d’eux.
« Seul avec du monde autour », comme dirait Orelsan.
C’est difficile à comprendre, mais on peut se sentir tellement seul.
Oui on peut parler avec son mari, sa femme, son chien, son entraineur, son associé, ses potes etc. Mais on se sent quand même seul.
Pourquoi ?
Je ne sais pas trop.
Sans doute parce qu’on a pas envie de polluer tout le monde tout le temps avec nos doutes existentiels.
On veut avoir l’air fort, être ce rempart.
On se dit qu’on a pas le droit d’aller pas bien étant donné notre position, notre réussite. On se créé une carapace.
Mais au final ce qui est drôle, c’est que tout le monde est seul.
On croit qu’on est unique…
En réalité, le meilleur moyen de ne plus être seul, c’est de s’intéresser aux autres.
Et souvent ces sportifs ou travailleurs ambitieux sont trop centrés sur eux-mêmes.
Ça pique d’entendre ça mais c’est vrai !
Et au fond ils le savent, et ça les rend encore plus seul.
Pour sortir de cette spirale, oui, rien de mieux que de se focaliser sur les autres.
Poser des vraies questions, écouter les réponses. Pas être sur son téléphone en même temps.
Sans vouloir donner son avis à tout prix. On s’en fout de ton avis.
A méditer… Car quand je dis ça évidemment je me parle aussi à moi même.
Personnellement, ça me fait un bien fou d’arrêter de croire que je suis le centre de l’univers.
Et de rendre service autour de moi.
A méditer…
En résumé : je suis un champion surtout quand je m’occupe des autres.
🛠 L’outil de travail
De nos jours les sportifs de haut niveau ont (quasi) tous une hygiène de vie irréprochable.
A part quelques oiseaux rares qui continuent à picoler plus que s’entrainer, rien n’est laissé au hasard : hydratation, sommeil, alimentation, récupération, résistance au stress, respiration, méditation, chiro ou ostéo, compléments alimentaires, machines en tous genres etc.
Chaque détail compte pour se donner toutes les chances d’être en forme et surtout de ne pas se blesser. Le sportif prend grand soin de son outil de travail : son corps.
Pour être performant au boulot c’est certes très important d’être bien câblé. Mais c’est pareil que dans le sport : si tu es cramé, tu as beau être talentueux, tu subis ta journée.
Tu es en mode apnée, en mode survie. Tu le fais peut-être très bien mais tu te fais du mal.
Les mentalités doivent changer sur ce sujet: quand un sportif s’occupe de son corps cela fait partie de son métier. Mais quand un travailleur en entreprise s’occupe de son corps, c’est un branleur…
Ce n’est pas normal ! Je m’insurge.
Pour être au top au boulot on a besoin de prendre soin de sa monture (et pas que les opticiens).
Mais il faut le faire de manière préventive. Pas seulement quand on est à deux doigts de craquer (hein oui oui toi qui me lis et qui te dis que je parle de toi, oui je parle de toi).
Et c’est un peu ça le problème au boulot, on va attendre la dernière minute pour prendre soin de soi. Notre outil de travail passe en dernier alors que sans lui on ne peut rien faire (un peu comme moi sans ma femme).
Bref you get the idea.
En résumé : you are a champion grâce à votre corps alors prenez soin de lui !
Bon je crois que je me suis emballé et le système me rappelle à l’ordre.
C’est ça aussi le sport de haut niveau et le boulot : parfois il faut savoir s’adapter et changer de plan en cours de route…
Je vais donc couper la poire en deux. J’espère que la première partie de la poire vous a ouvert l’appétit. Je vous envoie la suite dans 2 jours.
En attendant j’attends vos feedbacks. J’adore vous lire.
From Lisbon 🇵🇹 with Love ❤️,
Romain
PS1 : si vous voulez discuter de votre coaching rdv ici.
PS2 : toutes les newsletters précédentes se trouvent ici dans le Coffre Fort.