Pépites #25 : le boulot est un sport de haut niveau (partie 2)
Rentrez encore plus dans la tête du champion que vous êtes.
Bienvenue sur ma newsletter “Les Pépites de Romain”. Je m’appelle Romain Bastide, je suis coach mental de champions (CEOs et sportifs de hauts niveaux). Entre deux coachings, je vous partage mes réflexions 💡 et mes dernières trouvailles…
Salut les chercheurs d’or.
Welcome back pour cette 2e partie de Newsletter.
Pour ceux ou celles qui arrivent en cours de route. Ou pour ceux ou celles qui n’ont pas pris le temps de se caler un moment Pépites, voici le lien vers la 1ère partie.
Donc si on récapitule, pour l’instant on a dévoré les 6 premiers plats de notre menu gastro :
🪀 Le yoyo émotionnel → pour limiter le yoyo j’apprends à me me sentir bien maintenant.
⏱ La projection → ce n’est que en étant présent que je me garantis un succès futur, qui de toute façon n’existera que dans le présent.
🥷 Le choix de l’adversaire → je gagne quand j’arrête de vouloir battre l’autre.
🔥 La perte de motivation → c’est en jouant que je suis le plus performant et surtout que je profite de ma vie.
😕 La solitude → je suis un champion surtout quand je m’occupe des autres.
🛠 L’outil de travail → you are a champion grâce à votre corps alors prenez soin de lui !
Et il nous reste à voir ensemble :
🗣 Le commentateur sportif
🙊 La voix dans la tête
🎯 L’illusion du contrôle
🪐 Les biais de perception
Let’s go, vamos, come on !
🗣 Le commentateur sportif
Quand tu entreprends, que tu prends des risques, tu t’exposes à la critique.
Quand tu es sportif pro, toute la planète te voit sur ton lieu de travail. Et peut décortiquer ta performance sous toutes ses facettes. Regarder le replay et contempler tes défaillances.
Et c’est un peu la double peine quand tu te foires. Déjà tu es au fond mais en plus tu dois subir les commentaires de tout le monde.
Pareil, qu’est-ce que ça peut être agaçant quand tu montes une boite (ou que tu te lances dans un projet), la personne qui va t’expliquer comment tu devrais faire.
Cela devient tellement énervant pour certains sportifs ou entrepreneurs, qu’ils vont basculer sur la défensive 24/24.
La question à un diner “comment ça va ta boîte” donne envie de commettre un meurtre.
Même chose pour le sportif qui arrive devant les journalistes et se sent agressé par la moindre question.
C’est dur.
Mais c’est le prix à payer.
Pour rendre l’addition plus douce, il faut faire ce travail sur soi dont on a parlé : apprendre à se sentir bien indépendamment de nos résultats.
C’est pas facile car ça fait mal. Une seule critique peut te faire vriller.
Mais c’est nécessaire. Et chaque critique est une opportunité de grandir. Chaque critique est aussi une opportunité de s’aimer encore plus. De se rendre compte de la chance qu’on a. De valoriser les personnes qui comptent pour nous. De revenir à l’essentiel, à son essentiel. De savoir pour quoi et pour qui on fait ce que l’on fait.
Et de toutes les façons les gens s’en foutent de toi. Ils ne parlent que d’eux. Tout ça fait partie du métier. C’est un formidable test de présence. Et il vaut mieux en sourire.
Tout va bien, tu vas bien, you are a champion !
En résumé : laisse les gens parler et apprends à t’aimer.
🙊 La voix dans la tête
On parlait de commentaires non sollicités, mais le vrai truc à gérer (et surtout sous pression) est à l’intérieur de notre boite crânienne : ce petit singe qui n’arrête jamais de parler.
Non stop, 24/24, cette petite voix commente tout ce qu’on fait. Et soyons clair, elle est rarement très sympa. Plutôt négative, toujours un truc à redire, et elle sait toujours mieux que nous : “ah mais je t’avais dit”.
Quand tu vois les fous qui marchent dans la rue en se parlant à voix haute… On en est pas très loin.
Sur un court de tennis, arrive souvent le moment où cette conversation se dévoile aux yeux de tous. Le sportif ou la sportive disjoncte et commence à s’auto-insulter.
La petite voix a pris le pouvoir, prise de la Bastide.
(NDLR : oui je sais j’ai déjà mis cette image mais elle allait mieux là en fait !)
Cette petite voix fait tellement partie de notre vie, qu’elle a réussi un grand tour de passe-passe : nous faire croire qu’on est elle, nous faire croire que ce qu’elle dit est vrai ou a un sens.
Et c’est bien ce même mental, cette petite voix, qui va plomber toutes nos grandes performances. On a envie de la buter parfois non ?
Une grande réussite dans l’évolution du champion, c’est de prendre conscience que tu n’es pas cette petite voix. Je me suis rendu compte de cela en 2007, je tournais en boucle en bas de mon building de banquier, à One Cabot Square à Londres. J’étais pris dans une spirale de pensées compulsives, superbement orchestrée par ma petite voix. Et sur le trottoir en fumant une clope (long time ago :)) j’ai compris ce que disait le bon vieux Eckart Tolle : “you are not your thoughts”.
Et une fois que tu as pris conscience de cela, il va falloir te le rappeler un bon millier de fois. Elle est très forte (la petite voix) et elle n’aime pas ne pas être le centre de l’attention. Comme un ou une ex que tu n’arrives jamais à larguer.
Pour réussir au boulot et dans le sport de haut niveau, ça va beaucoup dépendre de comment tu arrives à canaliser cette petite voix… Et souvent on s’y prend très mal : on veut la faire taire, ou négocier avec elle.
Le jeu, le vrai, c’est d’apprendre à mettre son attention au bon endroit. Comme avec ce tennisman dont je vous parlais plus tôt, c’est pareil. Au lieu de perdre mon énergie dans ces discussions interminables, je peux me focaliser sur le présent : les sensations dans mon corps, me sentir bien, le silence, l’air qui rentre et sort de mes narines, mes appuis dans le sol, mon regard… Il existe plein de points d’appuis possibles pour canaliser le mental.
On va se faire piéger et attraper des milliers de fois. Comme en méditation. La vie est une grande méditation. Dès que je me fais attraper par une pensée, je m’en rends compte et je remets mon attention dans le présent.
Petit à petit on se libère de la tyrannie de notre mental. Et on retrouve notre liberté d’être, de créer, de jouer. C’est ça le chemin du champion spirituel ! Bonne route !
En résumé : la seule chose à laquelle je dois penser sous pression, c’est de penser à rien.
🎮 L’illusion du contrôle
On a déjà flirté avec le sujet plus haut mais j’ai envie d’aller encore plus loin.
Allez viens je t’emmène.
Oui alors ce contrôle. On va rentrer dans le coeur du paradoxe de la performance.
Le secret des pyramides.
Pour être une star ou un expert il faut passer des milliers d’heures à s’entraîner (ça c’est pas un secret).
Un golfeur pro par exemple va répéter des dizaines de milliers de swing avant d’avoir un vrai swing de pro.
Une chose fondamentale à comprendre, c’est qu’une fois que ce swing est ancré dans le cerveau, il ne peut plus disparaitre. C’est comme accumuler de l’argent sur un compte en banque. Cet argent t’appartient et on ne peut plus te l’enlever (sauf si la banque fait défaut, mais bon c’est pas le sujet).
The money is the bank.
Pourtant regardez ce qu’il se passe tous les week-ends dans les compétitions de golf… La majorité des joueurs, sous pression, n’arriveront pas à reproduire ce swing qu’ils maitrisent parfaitement à l’entrainement.
Le swing est parti. Et on le cherche. Et là c’est la catastrophe, on va faire tout à l’envers.
On va se mettre à vouloir contrôler son mouvement. A essayer consciemment de faire son swing. A se concentrer sur être dans les bonnes positions au bon moment. On se perd dans la technique.
En faisant cela, on perd la connexion au tout.
En faisant cela, on perd l’accès à l’intelligence divine de notre cerveau.
Et là c’est le début de la fin.
Car c’est impossible de contrôler un geste sous pression.
Essaie de faire ta signature consciemment, réfléchissant à comment tu vas la faire.
Vas-y essaie tout le monde te regarde !
Pas facile hein…
Les meilleurs au monde ne tombent pas dans ce piège. Quand ils commencent à douter après avoir raté un ou deux coups. Qu’est-ce qu’ils vont faire ?
Et bien ils savent que the money is the bank. Et que l’accès à cet argent, l’accès à leur swing ne dépend que d’une seule chose : être dans le bon état.
Toujours la même chose, se focaliser sur Être plutôt que sur Faire.
Djokovic il y a 2 semaines en finale de l’Open d’Austalie s’est fait remonter de 5-1 à 5-5 au tie break du second set. Mais il n’a pas paniqué, il a pris son temps pour remettre le compteur à 0 dans sa tête. Et se focaliser sur une seule chose : retrouver cet espace de calme, de paix. En continuant à faire confiance à son corps pour délivrer. Là où tout le monde aurait perdu son énergie à essayer de contrôler… Vous connaissez la suite. Jeu, set et match, 22e titre en grand chelem.
C’est la même histoire au boulot. Quand ça commence à chauffer, tu auras toujours le choix entre partir en mode micro-management full control. En gueulant sur toi-même et tout le monde parce que tu n’es pas content. En bossant 10x plus pour trouver une solution en te cramant etc etc etc tu connais la chanson.
Ou tu pourras faire comme Djoko, reprendre tes esprits, faire un toilet break. Avec une seule obsession : te remettre dans l’énergie de la solution.
En résumé : la seule chose que je contrôle dans la vie c’est mon attitude.
⚖️ Biais de perception
Et voilà c’est déjà le temps du dessert pour ceux qui ont encore faim.
C’est le dernier plat mais c’est le plus important. Il permet de digérer tous les autres. Il permet d’aller encore plus loin et d’arrêter de reproduire sans cesse les mêmes schémas.
Je vais tenter de vous résumer en quelques lignes un truc qui s’explique plutôt (🐶) en quelques livres. Qu’est-ce qui fait qu’on se limite ? Qu’on a peur ? Qu’on s’énerve ?
C’est parce que nous avons la fâcheuse tendance de ne voir qu’une partie de l’équation.
Mais dans la vie TOUT est équilibré. Nous vivons dans un monde de matière dans lequel co-existe en permanence les deux polarités opposées. Le bien n’existe pas sans le mal. Le chaud sans le froid. Le positif sans le négatif.
Arrgrgh on aimerait bien être positif du matin au soir. Mais c’est juste techniquement impossible. Si on croit en ce dogme, on réprime une partie de nous-même. On a tous un Mr Connard ou une Mme Connasse à l’intérieur de nous par exemple.
Et plus on réprime cette partie de nous-même, plus on va se la reprendre dans la gueule (excuse my french).
La plupart des contre-performances (dans le sport ou dans le boulot ou partout) sont souvent à cause de ces biais de perception. Je vous donne quelques exemples :
Tu ne supportes pas les gens arrogants au boulot. Et du coup tu réprimes cette partie de toi. Et du coup tu ne t’autorises pas à te montrer. Et du coup tu te fais toujours doubler pour la promotion. Tout ça parce que t’as décidé qu’être arrogant c’était mal.
Tu penses consciemment ou inconsciemment que si tu rates quelque chose, c’est la fin des haricots. Et du coup tu joues petit bras, tu prends pas trop de risque. Tu joues avec le frein à main. Et tu paniques dès qu’il y a des signaux faibles.
Tu es persuadé que Machin est une star, qu’il est génial et qu’il n’a pas de part d’ombre. Et du coup tu vis dans l’ombre de son ombre. Tu ne veux pas voir que ce qu’il fait, tu le fais aussi (à ta manière et à d’autres endroits). Et que toi aussi tu es une star unique en ton genre.
Tu vis dans le fantasme de croire que si tu réussis tel ou tel objectif alors tu auras gagné le game. Tu seras heureux, serein, plein, accompli. Et tu ne veux pas voir le prix à payer, tous les inconvénients qu’il y aurait à réaliser ton rêve.
Bref, Pépin, enfin non pas de soucis mais voilà pour franchir des paliers au boulot, dans son sport, dans son art… il faut sortir de ses illusions. Et remettre l’église au milieu du village.
Prendre de la hauteur. Comme Thomas Pesquet qui s’envole dans l’espace. Et se rendre compte que le jour et la nuit existent en même temps.
Se rendre compte qu’un rêve est truffé d’inconvénients.
Se rendre compte qu’un con est aussi un gentil.
Se rendre compte que ce qui m’énerve, je le fais aussi, et en fait ça a plein de bénéfices pour moi et pour les autres.
Se rendre compte que la nature est parfaite.
Que nous sommes des enfants de cette nature, et que nous sommes parfaits malgré nos imperfections.
Si tout est parfait, alors je vais vous laisser là-dessus.
Je suis bien conscient que j’ai ouvert pas mal de brèches avec ces 10 plats. Je vous les partage à ma sauce. Et peut-être que ça vous laisse sur votre faim ?
Si vous voulez approfondir, envoyez-moi vos questions. J’ai pas toutes les réponses mais je me ferai un plaisir de vous répondre.
From Lisbon 🇵🇹 with Love ❤️,
Romain
PS1 : si vous voulez discuter de votre coaching rdv ici.
PS2 : toutes les newsletters précédentes se trouvent ici dans le Coffre Fort.
Hello Romain! C'est un plaisir de te lire - pour le rappel de fondamentaux et ton style léger, accrocheur et très juste en même temp! Merci et surtout continue :)!