Bienvenue sur ma newsletter “Les Pépites de Romain”. Je m’appelle Romain Bastide, je suis coach mental de champions. Entre deux coachings, je vous partage mes réflexions 💡 et mes dernières trouvailles…
Salut les chercheurs d’or.
Je ne sais pas trop par quel bout commencer.
Je ne sais pas vraiment ce que j’ai envie d’écrire à ce sujet.
Mais je sens que c’est le bon moment pour en parler.
Tout a commencé l’été dernier. J’ai passé des vacances géniales.
Mais comme souvent en rentrant de vacances, je suis rentré épuisé plutôt que reposé.
Pourtant tous les ingrédients étaient réunis : de la nature, du soleil, du sport, des apéros, des bons potes et ma petite famille d’amour.
J’étais même passé dans ma cave avant de prendre la route des vacances. Et j’avais sorti une trentaine de bouteilles pour partager avec les copains.
Pas des grands crus mais des belles pépites que reconnaitrons les amateurs de vins.
Si je refais le film de mes vacances pour comprendre le pourquoi du comment de mon épuisement estival, il s’est passé un peu près ça :
Jour après jour je devenais de plus en plus fatigué et irritable,
J’avais de plus en plus envie de prendre l’apéro tôt,
Je buvais de plus en plus tard le soir.
Et avec du recul, je crois que j’ai fait une sorte de mini burnout de vacances.
Je vous explique le pattern : tu te réveilles les yeux enfarinés, tu dirais bien à tes 3 enfants de se trouver des nouveaux parents, tu vas te cacher pour faire 20 min de respiration pour remettre les compteurs à 0, tu fais un peu de sport pour transpirer et évacuer.
Tu essaies de rester fidèle à ta règle du déjeuner : jamais d’alcool au déjeuner sinon ça flingue tes journées. Puis arrive la fois où tu te laisses tenter par une petite bière, parce que tu avais grand soif.
Tu passes l’après-midi à coup de siestes à atteindre sagement l’heure raisonnable pour lancer l’apéro.
Tu as déjà fait ton plan stratégique et décidé quelles bouteilles on allait ouvrir ce soir, et fait des courses pour avoir un apéro avec que des bons produits.
Tu bois ta première gorgée de vin ou de bière bien frappée et tout de suite ça soulage, ça apaise. Comme la première taf d’une clope après un bon repas ou en sortant d’un vol long courrier quand tu étais fumeur.
D’ailleurs tu étais fumeur mais avec quelques verres dans le nez, tes grandes vérités commencent à être remise en question. Dans un moment d’égarement tu retires une taffe sur une clope.
Allez c’est les vacances, après tout on s’en fout.
Et dans un autre moment de perdition, tu piques une clope dans un paquet.
Mais comme tu es le Coach et que tu as une réputation à tenir, alors tu te planques pour la fumer.
Cela te rappelle tes 13 ans quand tu te cachais entre le volet et la fenêtre pour fumer une grosse Camel 🐪 qui te faisait tourner la tête.
Arrive l’heure du diner, qu’est-ce qu’on va bien pouvoir boire ce soir ?
Ah oui c’est vrai qu’on avait pas bu grand chose. POUUU 🍾 (c’’est le bruit du bouchon), c’est parti.
Tu recherches la sensation du premier verre, mais elle te glisse entre les mains. Alors tu bois de manière mécanique.
On est loin de la pleine conscience…
Vin sur vin.
Puis le diner se termine. Ah merde on a plus rien à boire. On va quand même pas rouvrir une bouteille (du verbe rouvrir oui) ?
POUUU. Tu ne te caches même plus pour fumer la clope en cachette.
Tu te couches le soir en te disant, “demain c’est terminé faut que je fasse un break”.
Mais tu te réveilles le lendemain et c’est reparti pour un tour.
Donc oui je suis rentré à Lisbonne en me disant : allez on est le 21 aout, je vais pas attendre septembre pour me remettre à l’endroit. Et donc le 21 je déposes les armes.
Je me dis on va se faire une petite detox de pré-rentrée !
J’ai l’habitude de faire ces « breaks stratégiques ». J’en avais même fait une boite dans le passé.
Les premiers jours sont un peu durs, le corps se nettoie, le mental est en craving. Mais je suis déterminé, alors ça passe. Ma femme et mes enfants en font les frais, je le sais et j’en suis pas fier.
Je suis le relou de service qui impose ses choix.
Et là normalement je me dis, allez on va se faire 3 semaines de reboot, max 1 mois. Et derrière je reprendrai mon rythme de croisière de semi professionnel de padel coach et buveur de grands crus.
Mais je sais pas pourquoi, cette fois c’est différent.
Dès les premiers jours, je ne compte même pas les jours.
Ce n’est pas un effort de ne pas boire.
2 semaines plus tard je me retrouve au mariage d’un ami. Pareil je n’ai pas envie de boire.
Je deviens cet ami bizarre, celui qui ne boit pas.
Très vite, je vois que cela dérange. Et ça me dérange de déranger.
Alors je vais adopter la stratégie du verre à moitié plein : je me sers une moitié de verre et je garde mon verre à moitié plein, comme ça personne ne remarque et ne me fait de remarques (à part Marc).
C’est pas que j’assume pas, c’est juste que j’ai envie qu’on me foute la paix.
J’en ai marre de devoir faire un Ted Talk à chaque fois pour expliquer pourquoi je ne bois pas en ce moment.
En rentrant je fais un peu le tour de l’internet et je découvre que Bradley Cooper ne boit pas d’alcool.
Ca me rassure, je me dis que c’est possible d’être cool sans boire.
Au bout de quelques semaines de repos oenologique, je vois déjà quelques résultats positifs.
D’un côté je me sens moins irritable, moins anxieux, moins compulsif. Les choses s’apaisent et je retrouve le calme intérieur.
C’est très agréable.
Notamment pour mon boulot, je suis plus facilement dans le flow. J’ai moins besoin de me concentrer pour écouter.
Et je me rends compte que c’est ce que je recherche dans la vie : me sentir bien.
Mais malheureusement c’est pas totalement un conte de fée.
Les premiers mois à défaut de boire des coups, je me tape des grands coups de fatigue.
J’ai l’impression parfois d’avoir la mononucléose. Ca me rappelle quand j’étais plus jeune et que j’étais tout le temps KO.
J’ai l’impression que petit à petit, je me déconditionne. Je sors d’une relation hypnotique avec le vin. Et couche par couche je récupère ma liberté d’être. Mais c’est long et lent. Et ca me plait moyen. J’aime quand les choses vont vite et la patience n’est pas ma grande force.
Je suis un peu agacé d’être fatigué par moment, alors que je devrais être en pleine forme.
Je lâche petit à petit mon doudou d’adulte.
Quand j’étais petit j’avais un Yéyé, c’était mon doudou, mon snoppy sans lequel je ne pouvais pas dormir le soir.
Un jour mon frère avec qui je m’étais embrouillé, l’a balancé par la fenêtre sans me dire (enfin il me l’a dit mais 2 mois après).
Je me suis retrouvé à poil. Sans ma béquille affective.
Je ne me suis jamais senti aussi seul de ma vie.
J’avais 10 ans et il était temps d’apprendre à vivre et à être sans mon Yéyé.
Je peux remercier mon petit frère (enfoiré) de m’avoir fait grandir :)
Et là c’est pareil, je réalise que le vin a pris trop de place dans ma vie.
Il n’est plus à sa juste place.
Les semaines passent et j’expérimente différents moments de vie inédits.
Je vais à des diners et je viens avec mes nouveaux amis les Kéfirs.
Ca ne me manque pas vraiment. Je passe des bons moments. Je suis beaucoup plus présent, moins dans ma tête. C’est agréable. Surtout le matin au réveil, je ne commence pas ma journée avec un bien-être négatif.
Je n’ai pas besoin de faire 1h45 de respiration méditation pour retrouver le calme.
Le premier fait vraiment marquant au bout de 4 mois est le passage des vacances de Noël.
Je ne suis pas un père Noël, je n’aime pas cette période. Elle me rend triste et glauque.
Et en général la seule chose qui me donne un peu de réconfort pendant ces vacances, c’est la perspective de boire des grands crus au coin du feu.
Mais là j’ai pas mon Yéyé, je suis nu.
Je rentre sur le court de tennis sans ma raquette.
Je saute de l’avion sans mon parachute.
Ok je crois que vous avez compris l’idée…
Ca fait bizarre de retrouver un corps et un esprit au prise avec aucune substance.
Je me retrouve face à moi-même.
La question se pose alors : vais-je re-boire à Noel ?
Je me pose la question mais je n’ai pas la réponse. Et tant que je n’ai pas la réponse je décide de ne rien décider. Et de continuer mon vol long courrier sans alcool.
On commence par la semaine au ski dans ma belle famille. Traditionnellement on arrive chaque beau-frère avec que des grandes bouteilles (pas la taille mais la qualité). Et c’est concours de dégustation pendant toute la semaine.
Mais cette année je viens les mains vides.
Le vin c’est quasi identitaire pour moi. Ma belle famille fait du vin. Je suis un passionné de vin depuis toujours. J’ai 900 bouteilles dans ma cave dont je connais l’histoire par coeur.
Boire une bonne bouteille est un acte de partage, de convivialité, d’amour.
Que vais-je devenir sans tout ça ?
Ca me rend triste parfois, et je suis triste d’être triste, et aussi triste de me dire qu’il faut boire pour être joyeux.
Mais ce n’est que passager. Au fond je me sens bien, apaisé.
Bizarrement la semaine au ski se passe et c’est agréable de se réveiller le matin en forme. Pas de Génépi en fin de repas. Et oui Génépi plus boire.
Je termine le séjour belle-famille de bonne humeur, mais le plus dur reste à venir.
On passe de la belle famille à ma famille.
Normalement c’est le moment où je bascule et je me ferme comme une huitre.
J’adore les huitres d’ailleurs. J’adore les ouvrir avec un petit verre de blanc…
La semaine en famille, en général je me termine la bouteille après le diner. Je suis planqué derrière mon ordi, retiré du monde et je laisse les conversations se faire sans moi.
Peut-être qu’aussi je n’avais pas encore bien fait le deuil de mon père et la maison de famille me replonge dedans.
Du coup traditionnellement je bois des bonnes bouteilles pour m’anesthésier.
Pour ne pas avoir à ressentir ces émotions.
Cette année c’est différent. Et je ressens de la joie rien que d’y penser.
Je passe notamment un bon moment à discuter avec mon petit frère dans la cuisine.
Je lui raconte mon parcours avec l’alcool. J’essaie d’être sincère et vulnérable et de ne pas être le grand frère coach donneur de leçons.
Pour la première fois de ma vie d’adulte je rentre de vacances en étant en forme. Mais c’est pas parfait.
Oui ça me gratte partout.
Je me refais une bonne crise d’eczema.
Et ça me rend fou.
J’ai aussi cette blessure au coude qui a du mal à guérir.
Je suis frustré, mais je fais de mon mieux pour accepter.
Je vois quand même que c’est différent, je ne me sers pas de l’alcool pour compenser.
J’ai plus mon Yéyé mais je grandis.
J’ai envie d’être libre et avoir sorti l’alcool de ma vie me rend cette liberté.
Je mérite pas de statue pour autant (t’as compris ou pas?).
J’ai pas envie d’être dans le contrôle, j’ai juste envie d’être moi-même.
L’alcool est sorti de mon système, je n’y pense presque jamais.
C’est étrange.
Du coup, je fais expertiser ma cave pour rigoler.
Ah oui quand même ça fait un peu d’argent…
Car oui j’avoue, l’idée me traverse de ne plus jamais reboire.
Mais cela me parait impensable et vertigineux alors j’arrête d’y penser.
Je suis beaucoup plus sensible. C’est comme si on avait enlevé le calcaire de tous mes capteurs.
C’est agréable mais c’est aussi pas toujours facile.
Notamment pour ma femme qui subit mon hyperesthésie.
Mais ma femme est contente aussi et elle me le dit.
Elle me trouve plus présent, plus sympa.
Et ça l’arrange aussi que je ne boive plus du coup : elle boit moins et c’est mieux pour elle.
Je suis surpris, je pensais qu’elle m’en voudrait de ne plus boire.
En fait j’ai surtout peur d’être chiant. Et oui peut-on être drôle sans alcool ?
Tout le monde n’est pas Bradley Cooper !
Le mec qui ne boit pas fait peur, on le trouve chiant, bizarre.
Enfin c’est ce que je crois.
A partir de février certaines choses basculent.
Notamment un fait majeur dans ma vie : je n’ai plus du tout d’eczéma (et toujours rien depuis). Ca me change la vie.
L’eczéma faisait partie de moi, j’en ai tout le temps eu depuis tout petit.
Et malgré tous mes changements d’hygiène de vie, c’était toujours là.
C’est une libération de me pas avoir tout le temps le corps qui me gratte.
Au passage aussi ma blessure au coude est guérie, je n’ai plus aucune douleur.
Peut-être que tout cela n’a rien à avoir avec l’alcool. Mais intuitivement j’ai la sensation d’avoir purgé en profondeur.
Pleins de couches émotionnelles, au plus profond de mes tissus.
Sans doute aussi que tout le sucre dans l’alcool n’y était pas pour rien.
Je suis content, je peux faire 2x plus de sport, je récupère 10x plus vite, je me sens bien dans mon corps, c’est agréable.
J’ai encore des coups de barres de temps en temps mais je suis content.
Je me rend compte avec du recul que l’alcool, le bon vin c’est ce meilleur ami qui te la fait à l’envers.
Il a trop de place dans nos vies. Enfin dans la mienne, je ne peux pas parler des autres.
Mais j’ai quand même ma petite idée.
Il nous fait tourner en rond, il nous empêche de voir ce qui doit être vu.
Et c’est assez insidieux. Car de nos jours on juge comme alcoolique une personne qui boit des culs secs de vin blanc au petit dej au bistrot du coin.
Mais l’alcoolisme mondain, sociétal, celui qu’on a entrainé depuis nos années d’écoles, il est juste normal. On ne le questionne pas.
C’est normal de boire, normal de se coucher et prendre 2 alka seltzer et 1/4 de Lexomil pour dormir.
Normal de se réveiller fatigué et de mauvaise humeur.
Normal de boire 7 cafés pour garder les idées claires.
Normal d’être en galère toute la journée pour se concentrer.
Normal d’avoir aucune patience avec ses enfants le soir.
Ce meilleur ami est un peu pervers.
On adore tellement passer du temps avec lui.
C’est lui qui fait le lien avec tous les autres copains.
Sans ce meilleur ami tout le monde se fait chier.
Mais c’est lui aussi qui nous plombe.
J’écris ces lignes et je n’ai pas la solution.
L’été est arrivé, la saison des apéros est lancée et je ne sais pas quoi faire.
J’ai des pulsions, parfois j’ai envie de me coller une tarte comme on dit vulgairement.
Ces derniers mois j’ai regardé la série sur les Gouttes de Dieu.
Je les regarde déguster ces flacons et je médite sur quand, et comment je vais reboire.
Je me dis que je vais reboire en remettant ce meilleur ami à sa juste place.
Est-ce que j’en suis capable sans être dans un truc de contrôle et d’auto-discipline ?
J’en sais rien pour le moment.
J’aimerais vous dire que je suis convaincu mais je suis plus perdu que convaincu.
Vais-je reboire cet été ?
J’en sais rien mais je vous souhaite un bel été, de profiter de la vie, d’aimer et d’être aimé.
De profiter de cet été pour être vous-même. De parler vrai. De donner un peu de vous.
Allez, à la vôtre !
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From Lisbon 🇵🇹 with Love ❤️,
PS : j’ai réussi aussi cette année à pondre un truc sur lequel je procrastine depuis des années : mon programme de coaching en ligne. C’est pas une pépite, c’est une mine d’or et j’en suis ultra fier. C’est un programme en 21 étapes, un vrai parcours de santé mentale pour devenir la prochaine version de soi-même. Faites-moi signe si vous voulez faire votre Upgrade (c’est le nom du programme) !
L'alcool pour toi, la bouffe ou les réseaux sociaux pour d'autres...toutes ces béquilles qui nous permettent de tenir, de supporter une vie qui ne nous convient pas totalement et ou de ne pas laisser les émotions monter à la surface.
Je pense qu'à partir du moment où on ressent le besoin quotidien d'une substance (allô accroc du café ?!), notre corps nous envoie un message... à nous de savoir l'écouter.
Plus facile à dire qu'à faire ! Bien sûr, il y a ces phases de manque, ces phases où le corps purge qui sont là plupart du temps tellement désagréables!! En arrivant à les traverser, c'est effectivement une plus grande que reliance à nous même qui nous attend.
Mais c'est encore tellement tabou !! La dernière fois que j'ai demandé à quelqu'un ce qu'il fuyait à boire trop (selon ses propres dire) chaque jour, la tête qu'il a fait !!
Comme toi l'alcool, j'aime le café, le bon. Je le prépare avec méthode et amour. J'en bois une tasse (mug) par jour. C'est mon moment doudou, devant mon cahier d'écriture. Oui mais je vide traverser une période très difficile et je ressentais clairement un coup de pompe allucinant 2 à 3 h après mon café. J'ai arrêté et pour la première fois, cet arrêt a été facile (bon, les 3 premiers jours moyens). Très rapidement, lorsque je visualisais ce moment doudou avec mon café, mon corps envoyait tous les signaux des effets secondaires... radical.
Depuis, j'en rebois de temps en temps mais je vois très bien qu'il faut que je limite vraiment ces jours là.
Ecouter ton corps, c'est, je pense la voie, sans culpabilité, avec beaucoup d'amour envers soi. Et puis voir les choses avec curiosité, vivre comme une expérience...mais ce n'est pas à toi que je vais l'apprendre.
Bel été, curieuse d'avoir des nouvelles après.
Ça donne des idées 👀