Bienvenue sur ma newsletter “Les Pépites de Romain”. Je m’appelle Romain Bastide, je suis coach mental de champions. Entre deux coachings, je vous partage mes réflexions 💡 et mes dernières trouvailles…
Salut les chercheurs d’or.
J’ai participé ce week-end au dernier tournoi de padel de l’année du calendrier portugais.
Pour ceux qui ne connaissent pas le padel c’est un petit tennis entre 4 murs qui se joue à 2 contre 2.
Voici les plus beaux points de l’année (ne me cherchez pas je suis pas dedans).
Juste pour vous faire un dessin, au Portugal il y a 5 niveaux pour la compétition.
Niveau 5, ce sont les compétiteurs débutants et Niveau 1 (M1 pour les intimes) ce sont les 60 meilleurs joueurs du pays.
Je fais des tournois du niveau 2 (M2), donc pour les joueurs entre la 61e place et la 250e (grosso modo).
Vu mon âge avancé (43 ans) je pourrais me focaliser sur le circuit vétéran (+ 35 ans).
Mais comme je me sens encore jeune dans ma tête, je joue le circuit toutes catégories d’âges confondues.
Pour ce tournoi j’avais fait un petit hold-up en faisant équipe avec Jorge, un espagnol de 26 ans qui vient d’arriver à Lisbonne.
Jorge nous vient tout droit du pays du padel 🇪🇸 (même si la légende urbaine nous dit que ça été créé au Mexique 🇲🇽 par un mec qui n’avait pas assez d’argent pour terminer son tennis), donc autant vous dire que Jorge n’est pas pas maladroit.
Il a largement le niveau pour jouer en M1 (le niveau avec les meilleurs) mais comme il a besoin de gagner des points, il a accepté de faire la paire avec moi (Il n’y en a qu’une).
Donc c’est parti, on se lance dans ce tournoi, organisé dans une zone industrielle de la magnifique ville de Setubal, à 50 min de Lisbonne.
1er match - 16e de finale
On joue contre une bonne paire, et là je me rends compte du niveau de mon partenaire : on gagne 6-0 6-2.
Je rentre le soir à la maison, alerte au mollet gauche, je sens une petite contracture. Hmm c’est pas bon ça.
Je passe quelques minutes dans une vieille posture de victime en mode auto-sabotage prophétie auto-réalisatrice « c’est trop beau pour être vrai… je vais me blesser… je ne mérite pas de gagner et de jouer avec Jorge… »
This kind of bullshit.
Je m’en rends compte et je m’applique à moi-même ce que je transmets aux autres : observation des sensations dans le corps (au lieu de juger, analyser et être en toupie dans sa tête), respiration (pour faire un petit reset), switch dans le bien-être (pour basculer dans le flow) et visualisation de oui c’est possible, j’ai le droit, c’est normal, c’est que de l’amour.
si vous voulez plus de détails sur la séquence, venez faire votre Upgrade©.
1/8 de finale
Ça se corse, on joue contre une des meilleures paires de M2, qui a gagné des tournois cette année.
Ils ont notamment battus en finale, une équipe contre laquelle j’ai perdu mon dernier tournoi.
Je sens la pression avant ce match et j’ai peur de décevoir.
De décevoir qui ?
Ah, toujours ce bon vieux besoin de séduire ?
J’en prends conscience rapidement, et j’arrive bien à retrouver ma liberté avant de commencer le match.
Cette fois ci en appliquant la mission « Avance Rapide » de mon programme Upgrade© : je m’entraine à écrouler la peur, en regardant quels seraient les bénéfices de perdre ce match (avoir mon we de libre, passer plus de temps en famille à la plage, me reposer etc).
Je liste les bénéfices jusqu’à ressentir une sensation de soulagement dans le corps (ce qu’on appelle un “collapse”, quand le - et le + se rencontrent et s’annulent, boum tu deviens plus énergie que matière et tu fais ton changement de palier a.k.a Upgrade)
On fait un “match sérieux” comme on dit dans le milieu, contre un jeune qui joue en équipe nationale junior et un mec de 30 ans qui a grosso modo mon niveau (je me suis entrainé avec lui plusieurs fois et il prend le padel au sérieux comme moi).
Résultat des courses : 6/0 6/0.
Même moi je suis choqué. Durée du match : 38 minutes.
Tant mieux pour mon petit corps.
J’ai presque honte d’avoir gagné aussi largement, j’ai envie de m’excuser à la fin.
Plusieurs fois ensuite d’autres joueurs ou spectateurs me demandent le résultat et le score de notre 1/8 de finale.
Je ressens un mélange d’égo émoustillé et de gêne à répondre « 6/0 6/0 ».
Direction les 1/4 de finale
Cette fois-ci contre 2 joueurs du TOP 100 portugais.
Je connais très bien les deux : Ricardo mesure 1m90, je m’entraine avec lui souvent, il a gagné un gros tournoi et était en finale au dernier.
Tiago est moins athlétique mais c’est un vrai joueur de padel, il a l’air de ne pas y toucher, mais il peut te rendre fou, en variant et en changeant en permanence la vitesse de la balle.
Avant le match, je me dis que je ne sais pas trop ce que ça va donner.
En fait non je me dis qu’on va gagner, si je ne fais pas de la merde.
Parce que mon partenaire c’est Fort Knox, il défend toutes les balles, rate rien, et fait des volées comme à la TV au World Padel Tour.
C’est étrange, à côté de lui, je me sens un peu nul par moment.
Je me trouve pas très beau sur le terrain. Trop maigre, trop tordu, pas assez athlétique.
Je me compare.
Pareil je m’en rends compte, et j’essaie de m’envoyer de l’amour.
Un sage m’avait dit un jour : “La souffrance existe à partir du moment où l’on se compare.”
Pas faux le sage.
Quand je doute de moi, je pense à ce conseil qu’un de mes clients (chef d’entreprise tennisman) applique dans ses matchs. Dès que cela devient dur ou qu’il panique, je lui ai proposé de penser à ses enfants. De sentir l’amour inconditionnel qu’il a pour ses enfants, de voir le visage de ses enfants. De se connecter à cette énergie, qui est bien plus haute en terme de fréquence que le doute ou la peur.
NDLR : cela marche aussi en pensant à sa femme ou son mari :)
Je suis un bon élève, je fais pareil et ça marche, je me sens mieux, et je m’accepte comme je suis.
Vamos.
1/4 de finale, Ricardo me maltraite dans la diagonale avec ses bandejas de mutan (une bandeja est le smash typique du padel).
Mais c’est sans compter le stratège à ma droite. Et oui Jorge est aussi coach de padel et a un très bonne vision du jeu. On décide de jouer un maximum de lobs sur l’autre, et de temps en temps de changer en mode surprise sur prise.
Et surtout de monter au filet sur nos lobs et de garder le filet.
Parfois je suis trop gentil, pas assez incisif, Jorge me le fait comprendre.
Stratégie payante on gagne 6/3 6/2. Le match est plus accroché que le score.
(Tellement pédant le mec qui en sortant de ce match dit un truc du genre “le score ne reflète pas le match…”)
Vamos direction les 1/2 finale le dimanche.
Je ne passerai pas mon weekend à la plage mais dans un hangar. C’est ça la passion !
J’emmène mon fils avec moi.
En arrivant je découvre un magnifique stand d’huitres.
Impeccable, dépolarisation immédiate : si je perds, ce sera mon lot de consolation, si je gagne, ce sera ma récompense.
Je m’échauffe pendant de longues minutes avant le match.
J’ai mal partout et j’ai re cette crainte que mon corps me lâche.
Je me vois en train de me dire “ce tournoi est pour nous, sauf si je me fais une contracture et que je ne peux plus marcher” .
This kind of bullshit again.
Je me mets de la crème chauffante, comme un petit vieux qui joue avec les jeunes le dimanche.
Hue Cannabis, hue Cannabis !
On commence le match, les mecs sont chauds bouillants comme mes cuisses.
Ils ont des potes qui ont fumé ma crème, et qui hurlent après chaque point.
Jorge demande gentiment en Portuñol (mélange espagnol et portugais) à nos adversaires « est-ce qu’ils vont crier comme ça après chaque point? » , sachant qu’ils venaient d’hurler sur une faute de notre part.
Réponse du Berger : « oui ils vont gueuler comme ça à chaque point, c’est comme ça qu’on joue au Portugal, et si t’es pas content tu peux retourner dans ton pays ».
Bonne ambiance. Mon Jorge a vu rouge.
On est dimanche c’est jour de Corrida, fallait pas me l’énerver.
Il me dit en espagnol « si quieren jugar asi, venga no problema, vamonos ».
Le match sera très très tendu.
Jorge va lancer des « Vamos » pendant tout le match.
C’est pas trop mon truc, mais je me laisse prendre au jeu de l’égo. Tout en essayant de rester focus et de ne pas devenir complètement idiot.
On gagne le 1er set 6/3 en faisant un gros set et en gagnant tous les points importants.
Mon fils nous coache au changement de côté.
Ca fait pas très sérieux mais c’est marrant, et je le vois vibrer avec nous.
Il sort aussi tous les trucs de mon sac et les re-range, je sais pas d’où il tient cette habitude.
2e set on mène 3-2 40/0 pour nous sur mon service.
Et là il se passe ce qu’il se passe quand tu te crois déjà arrivé en haut de l’affiche (en train de faire l’interview d’après match) : tu relâches un tout petit peu ton focus, et ça fait 40/15, 40/30, 40/40, point en or, et bam jeu pour les autres.
Ca pique. Mini choc traumatique au sein du match.
Je suis cuit.
Je me vois en train de tilter.
3 jeux partout, le momentum est en train de tourner.
Et dans le sport quand ça tourne, ça peut aller très vite.
15/0 pour eux, 30/0, 40/0.
Ca sent pas bon cette histoire, leurs potes sont en transe.
Mais avec mon Jorge on se reprend et on lâche rien. Et ça fait 15/40, 30/40, 40/40, et point de ouf qu’on gagne, et clac 4/3 pour nous.
We are back in Business.
On gagne les deux jeux suivants comme des chefs.
Et hop on est en finale !
Pour déjeuner ce sera une douzaine d’huitres, le régal.
On passe 3h30 à attendre dans le hangar.
C’est ça la vie de semi sportif de haut niveau.
Beaucoup de plaisir et beaucoup d’attente.
Je sens mes muscles et mon corps qui se raidissent, j’ai l’impression d’être une momie dans un sarcophage.
Mais je ne me pose plus de question.
Je suis trop content de pouvoir jouer une finale.
J’ai l’impression d’avoir 6 ans la veille de Noël.
Je suis impatient d’ouvrir mes cadeaux.
Je fais beaucoup de respiration, 5 min, 10min, 20min, 30min.
Je rentre dans les profondeurs de mon cerveau.
Je vois l’enfant à l’intérieur de moi.
Je le prends dans mes bras, comme je prendrais mes enfants dans mes bras.
Une vague d’amour inconditionnel qui réchauffe le coeur.
En finale on va jouer contre 2 petits jeunes de moins de 18 ans. L’un d’eux est vice-champion national junior.
Ça ma rappelle ce match perdu.
Mais cette fois-ci, c’est différent.
I have Jorge on my side, et il n’est pas venu pour sucrer les oranges.
Je me dis que “c’est impossible qu’on perde”.
Je me vois en train de me le dire et je prends un moment pour me recentrer : “évidemment que je peux perdre”.
Je profite de chaque instant, je me dis que j’ai une chance inouïe de pouvoir faire ce sport en compétition, de vibrer, d’être en finale. J’adore ça, je suis fait pour ça.
Premier set, on joue un padel haut de gamme, on gagne 6/0.
Mamamia c’est crazy.
Mais je connais bien le sport, et je sais que ça ne veut rien dire.
Le 2e set sera une autre paire de manche.
1-0
1-1
2-1
2-2
3-2
3-3
On n’arrive pas à leur prendre leur service.
J’ai l’impression qu’ils jouent beaucoup mieux et ont changé de stratégie.
On n’arrive plus à prendre le dessus.
On perd plusieurs points importants.
4-3
4-4
En fait, je viens de me rendre compte, je suis surtout complètement cramé.
J’ai la sensation d’avoir des jambes en mousse. Mon champs de vision est complètement rétréci.
C’est pas bon.
J’entends Jorge me répéter « move your legs, Romaneeee, move your legs, keep moving ».
J’ai pas l’habitude d’être dans la posture de celui qui reçoit le coaching.
« Vamos Romaneeee Vamos Vamos move your legs »
J’ai plus de jus. Je suis carotte.
Je passe la commande, mais ça répond pas.
Et là on se fait breaker et on se retrouve menés 5-4.
Au changement de côté, mon fils nous demande le score.
J’ai envie de l’envoyer chier.
J’utilise au mieux la minute pour faire de la respiration nasale : lente, profonde et basse.
Je vais pas me laisser faire.
Je me rappelle mon ascension du Mont Sniezka en short torse nu par -15 degrès.
Je vais au delà de ma croyance que je suis cramé et que j’ai plus de jus.
Vamos.
On debreake sur le fil
5-5
6-5
6-6 tie break.
Pareil je vais chercher une nouvelle fois cette image du moi qui se dépasse et qui ne laisse pas mes vieilles croyances prendre les rennes de mon corps.
On fait un tie break de champions qu’on gagne 7-1.
Vamosssssss.
Et voilà, on va ramener la coupe à la maison !
Ce sera une vraie victoire avec Jorge, et aussi une vraie victoire avec moi-même.
Dans le monde de la préparation mentale et du sport on entend souvent « il faut gagner le match contre soi-même », « tu es ton propre adversaire »
Personnellement, je pense que dès qu’on essaie de s’opposer à qui que ce soit, ou quoi que ce soit, on perd automatiquement (le match intérieur).
J’ai bien gagné avec moi-même, en acceptant et embarquant les différentes parties de moi-même.
Mêmes celles que j’aime moins et que j’apprends à aimer.
La vie nous montre que dès qu’on réprime quelque chose, un comportement chez l’autre ou chez nous, on se reprend le boomerang en pleine tête.
Je suis persuadé que j’ai tenu physiquement aussi parce que je ne bois plus d’alcool depuis 15 mois.
Je m’étais amusé à faire la liste des avantages & inconvénients de ne plus boire.
10 𝐩𝐨𝐢𝐧𝐭𝐬 𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐟𝐬 : ✅
1️⃣ 🙌 Je n'ai plus d'eczéma depuis janvier alors que j'en ai eu toute ma vie. C'est un vrai changement de vie 🔄 ; avant, mes mains étaient toujours en train de gratter quelque chose, c'était épuisant.
2️⃣ 🏃♂️ Je récupère 10 fois plus vite des grosses charges sportives en termes de courbatures (je joue 4 fois par semaine au padel à haute intensité 🎾).
3️⃣ 😌 J'ai beaucoup moins d'anxiété, notamment au réveil.
4️⃣ ❤️ Je m'engueule moins avec ma femme (certainement parce que je suis moins susceptible et à vif).
5️⃣ 👨👩👦👦 Je suis un peu plus patient avec mes enfants (et moins en train de penser à l'apéro 🍹).
6️⃣ 🚭 Je n'ai plus envie de fumer et pas besoin de me cacher pour refumer une clope.
7️⃣ 🕊️ Je me sens plus "libre" et joyeux, même si tout cela est très subjectif.
8️⃣ 💰 Je fais des économies (ça coûte cher de boire du bon vin 🍷).
9️⃣ 👨💼 C'est plus agréable de faire mon métier (coaching mental 🧠) car je suis plus en forme, et j'ai plus de flow et de concentration la journée.
🔟 🧘♂️ Je n'ai pas ou plus besoin de faire toute une série de pratiques et d'exercices pour me remettre en forme.
10 𝐩𝐨𝐢𝐧𝐭𝐬 𝐧é𝐠𝐚𝐭𝐢𝐟𝐬 : ❌
1️⃣ 😔 Je me sens parfois un peu seul (l'alcool rapproche les gens, tout du moins en apparence).
2️⃣ 🤷 Je ne sais pas quoi faire de mes mains en soirée.
3️⃣ 🙄 Je dois souvent me justifier et expliquer que je ne bois pas (de moins en moins).
4️⃣ 🍇 Je perds toute une partie des conversations que j'avais l'habitude d'avoir sur le vin (le vin fait partie de ma culture familiale).
5️⃣ 😓 Je ne peux pas me coller une charge et m'assommer dignement quand je suis contrarié ou stressé par quelque chose.
6️⃣ 🤔 Je ressens parfois un grand vide en me projetant de ne plus jamais boire (projection inutile j’avoue).
7️⃣ 🍺 Je n'ai pas le droit à cette sensation de "release" de la première gorgée de bière.
8️⃣ 🎉 Je galère parfois en soirée, car je suis en décalage.
9️⃣ 👔 Professionnellement, ce n'est pas "cool" de ne pas boire dans les dîners d'affaires.
🔟 😬 Je fais culpabiliser les gens malgré moi sur leur propre consommation (je n'ai aucune envie de devenir un porte-parole du mouvement sans alcool s'il existe).
Et bien je peux désormais rajouter que 11 ça me permet de gagner des tournois de padel sans me blesser !
Pour conclure cette Pépite sur le goût de la victoire, qui fait écho à celle sur le goût de la défaite, je dirais une chose que je sais déjà, mais que je constate encore plus maintenant :
L’important ce n’est pas de gagner ou de perdre, mais de vivre une vie alignée avec ses valeurs hautes (Mission 14 sur 21 de mon programme).
Une vie dans laquelle on prend du plaisir à faire les choses, indépendamment des résultats.
Le Padel représente cela pour moi. Je m’amuse et je vibre, que ce soit à l’entraînement un lundi ou le dimanche en finale.
J’adore jouer.
Au même titre que j’adore écrire cette newsletter et jouer avec les mots.
Voilà c’est tout pour aujourd’hui.
Prenez soin de vous et des autres.
From Lisbon 🇵🇹 with Love ❤️,
Romain
PS1 : si vous voulez discuter de votre coaching rdv ici.
PS2 : toutes les newsletters précédentes se trouvent ici dans le Coffre Fort.